Résultats de la première cohorte du nouveau baccalauréat général – encore de moins de mixité sociale et de genre dans les mathématiques !

Des choix de spécialités plus classiques en première comme en terminale pour les élèves d’origine sociale favorisée – Résultats de la première cohorte du nouveau baccalauréat général ( n° 21.22, mai 2021)

La dernière note d’information de la DEPP (Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance) vient de paraitre et révèle des résultats peu encourageants pour la mixité sociale et de genre dans les filières mathématiques.

À la rentrée 2020, pour la première fois, les élèves de terminale ont sélectionné deux enseignements de spécialité parmi les trois suivis en première. La doublette la plus fréquente en terminale est la très classique mathématiques, physique-chimie, issue pour moitié de la triplette mathématiques, physique-chimie, SVT. C’est la doublette avec la plus importante surreprésentation d’élèves d’origine sociale très favorisée. La deuxième doublette la plus fréquente est histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP), SES où quatre élèves sur dix choisissaient les mathématiques en troisième enseignement de spécialité en première. Les enseignements de spécialité artistiques sont les moins fréquemment abandonnés, avec les SES, entre la première et la terminale.
Les mathématiques sont conservées en enseignement de spécialité par 60 % des élèves, principalement par les garçons et les élèves d’origine sociale très favorisée.

Les garçons, qui représentent 44 % de l’ensemble des élèves, sont surreprésentés (plus de 60 %) dans les combinaisons issues de la triplette mathématiques, physique-chimie, sciences de l’ingénieur et de la triplette mathématiques, numérique sciences informatique, physique-chimie ainsi que dans les combinaisons mathématiques, physique-chimie, SES/mathématiques, physique-chimie et HGGSP, mathématiques, physique-chimie / mathématiques, physique-chimie.

Les filles quant à elles sont surreprésentées (plus de 75 %) dans les combinaisons HGGSP, humanités littérature philo, SES/humanités littérature philo, SES, langues-littérature, mathématiques, SVT /langues-littérature, SVT  ainsi que dans les combinaisons issues des triplettes humanités littérature philo, langues, SES et HGGSP, humanités littérature philo, langues.

LIRE la note

50 % des filles choisissent d’arrêter les mathématiques en enseignement de spécialité entre la première et la terminale contre 30 % des garçons.

Les élèves d’origine sociale moins favorisée plus présents dans des combinaisons triplette-doublette plus rares et plus littéraires.

En ce qui concerne l’informatique, on peut lire dans la note de la DEPP que les enseignements de spécialité Sciences de l’Ingénieur (SI) et Numérique et Sciences Informatiques (NSI) sont abandonnés par plus de la moitié des élèves entre la première et la terminale. Par ailleurs, les filles représentent seulement 10% des élèves de la spécialité Numérique et Sciences Informatiques en première et 7% en terminale.

Pourquoi c’est inquiétant ?

Outre l’enjeu de lever les freins liés aux stéréotypes sociaux et de genre autour des sciences dites dures, il en va de la construction de notre société à venir. Le manque de diversité au sens large a des conséquences importantes notamment sur la construction des algorithmes. La féminisation des métiers du numérique s’avère également cruciale. Un monde numérique créé uniquement par des hommes accentuerait un peu plus les inégalités femmes-hommes.

Ce sont pour toutes ces raisons que la fondation œuvre à changer la perception des mathématiques et de l’informatique en donnant envie aux jeunes d’investir ces connaissances fondamentales, et de replacer ces disciplines au cœur de la formation des nouvelles générations pour anticiper les métiers de demain. Des métiers qui offriront d’innombrables opportunités !

La fondation en 4 missions : 

– Agir en faveur de l’inclusion par les sciences

– Former à la démarche scientifique dès l’école, et en dehors de l’école

– Démultiplier l’impact sur l’ensemble du territoire des actions de médiation

– Sensibiliser au numérique responsable et éthique

articulées autour de 3 catégories de public :

  • les filles
  • les jeunes défavorisés socialement
  • le public géographiquement éloigné des centres de culture scientifique