A voir en ce moment – MAJORANA 370 au théâtre la Reine Blanche !

Carine a disparu en 2014, avec 238 autres personnes, dans le vol MH370 qui reliait Kuala Lumpur à Pékin.
Son épouse, Cléia, se réfugie dans ses souvenirs, et dans l’évocation d’un groupe de jeunes physiciens qui travaillaient à Rome dans les années 20 et 30.
Physicienne elle-même, elle est particulièrement fascinée par la figure d’Ettore Majorana, un génie visionnaire qui a lui aussi disparu mystérieusement, en 1938…

Nous sommes dans le plaisir du théâtre, la Reine Blanche accédant là à ce niveau de fiction scientifique qu’elle annonçait et qu’elle atteint enfin après des années de rodage dans le paysage culturel parisien.

Où es-tu Majo, Majo, Majorana ? C’est ce que ce demande parfois Enrico Fermi à la fin des années 1920, avec les garçons de la rue Panisperna à Rome, lorsqu’ils sont confrontés au génie d’Ettore Majorana et que ce dernier se perd dans des calculs de tête ou sur des paquets de cigarette. C’est ce que ce demande aussi Cléia, jeune physicienne, à la poursuite du fermion de Majorana dans la chambre blanche de son labo, en 2015.

Tout au long de la pièce nous suivons Cléia, ses derniers échanges avec Carine, son épouse, architecte, disparue dans le vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin, ses conversations téléphoniques avec la mère de Carine, un an après sa disparition… Son esprit vagabonde aussi jusqu’aux années 30 du siècle dernier où Fermi et son équipe inventait une partie de la physique quantique à Rome.

La pièce s’ouvre sur un décor blanc, entre vaisseau spatial et laboratoire aseptisé. La mise en scène est très rythmée et les acteurs sont parfois pris dans une danse qui n’est pas sans rappeler les champs de la physique où les orientations des spins des particules ! Justement, le côté physique et médiation est bien présent et on évoque, outre des anecdotes croustillantes, des idées et notions qui sont à la base de la révolution de la physique quantique.

En conclusion, on passe un très bon moment avec une troupe d’acteurs talentueuse, un texte mêlant drame et médiation scientifique, une mise en scène impeccable et des décors envoûtants.

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Texte écrit par Stéphane Gaussent, délégué général de la fondation Blaise Pascal.